Retrouvons la filière viti en sortie à travers les lignes de leur enseignant passionné; Mr Berenguer!
3 HEURES ! Est-ce le titre d’un futur film ? Ou pour l’instant la durée d’une sortie de nos élèves de bac pro vigne et vin ?
L’action se déroule sur les premiers contreforts du Massif central, de véritables décors naturels ! Neffiès, Cabrières et le pic de Vissou !8H15, Thierry Drion démarre un des trois bus de notre lycée. Il opte pour le « 34 » places, court et agile, ce bus sera à l’aise sur la route des crêtes entre Neffiès et Cabrières. Une vingtaine d’élèves de seconde et première bac pro vigne et vin, encadré par S. Leroy (professeur de techniques commerciales) et C Berenguer (professeur d’agronomie), sont du voyage.
Une première halte est réalisée à l’arrivée sur la commune de Neffiès, au niveau de l’ancienne gare. C’est l’occasion pour les deux professeurs d’expliquer les grands bouleversements du XIXème siècle comme l’arrivée du train ! Cette ligne a été mise en route en 1876 et fonctionna durant 90 ans … C. Berenguer expliqua que son arrière-grand-père, Louis Marty, allait, grâce au train, gagner énormément de temps pour envoyer les vins du village vers la capitale. Fini le canal du Midi, le quai des chartrons à Bordeaux et enfin l’arrivée du bateau à Bercy (place de négoce des vins de Paris), vive le train et son gain de temps et de travail ! Transport de marchandises facilité mais aussi transport des hommes pour travailler ou étudier. Ainsi, C. Berenguer raconta comment son père André, le lundi matin, regagnait la gare à pied depuis le village pour voyager en train jusqu’à la gare du Nord de Pézenas et rejoindre ensuite l’école ……Bonne Terre ! Et retour à la maison le….. samedi midi !!!
Nous traversons le village de Neffiès pour commencer l’ascension de la cote de la Resclauze, sur notre gauche les schistes carbonifères qui s’étalent de Saint-Chinian, Faugères jusqu’à Cabrières et sur notre droite une épine rocheuse dolomitique. Nous stoppons le bus sur ce plateau dolomitique au niveau de la grange de Couderc. Wouah quelle vue, le pic Saint Loup, le Saint Clair, le mont Saint Loup d’Agde et au loin le majestueux Canigou qui domine les Pyrénées orientales, nous devinons le pic Nellous sur le massif des Albères et les pics portant les tours de la Massane et de la Madeloc au-dessus de Collioure. A nos pieds des ceps de syrah, grenache, mourvèdre, les trois principaux cépages implantés il y a 40 ans sur ce plateau. C’est l’occasion de parler de travaux de défrichement, des risques du champignon du pourridié, de l’action de la SAFER et de location de terres aux agriculteurs sous forme de baux emphytéotiques !
Allez Thierry, testons les freins dans la descente de la Rouquette, pas le temps de boire un verre d’eau à la font de Laussel, nous arrivons au pays des chèvres (cabres ; Cabrières !). Du haut de ses 480 mètres c’est le Vissou qui nous accueille dans cet amphithéâtre naturel autour du village. Direction la cave coopérative pour surtout voir l’agencement du caveau de vente, parler de la gamme de vins et d’œnotourisme, … Luc Flache, Directeur de la cave, rejoint plus tard par Richard Cullié, Président de la cave, nous présentent avec passion le caveau, les vins, la commercialisation, les étiquettes des bouteilles, les anecdotes sur le village, les vins, … une multitude d’information pour nos élèves ; Tenez, connaissez-vous la cuvée Fulcrand Cabanon ? la cuvée de Pioch Farrus ? ….
Nous sommes dans les années 1678 – 1680, l’Abbé Fulcrand Cabanon rejoint Versailles et le prieur de Cabrières présente le vin vermeil du village aux vertus thérapeutiques surprenantes à Louis XIV ! Le Roi adopta ce vin sans tarder !
Mais remontons encore plus loin, nous sommes à la fin du Néolithique et l’homme exploite des mines de cuivre dans les environs de Cabrières ! La mine de Pioch Farrus est la plus ancienne mine de cuivre connu en France, elle fonctionna jusqu’au début du XXème siècle. Le 24 Aout 2019, les vignerons ont placé au fond de la mine de Pioch Farrus 528 bouteilles de la cuvée éponyme. Retirées 3 ans plus tard, nous pouvons déguster depuis le 26 novembre dernier cette cuvée au vieillissement original !
Mais la matinée n’est pas terminée, Adrien, le fils du Président de la cave, prend la parole : « Moi aussi j’étais à Bonne Terre, j’ai eu le bac pro en 2017, partez en stage hors de la région, j’étais chez Stéphane Montez, un des meilleurs vignerons de Saint Joseph, Condrieu et surtout des Côtes Rôties ! Faites un bon dossier écrit pour votre stage, mais surtout entrainez-vous à l’oral ! Devant les profs et les autres élèves, j’ai eu 18 à l’oral du stage ! Actuellement je réfléchi à mon installation avec mon père, société ( GAEC, EARL, …) ou pas ??? Mais avant de revenir travailler sur l’exploitation familiale j’ai été salarié viticole et même armurier pendant quelques mois, allez voir ailleurs pour laisser murir votre projet » . Merci Adrien.
Nous remercions chaleureusement toute l’équipe de la cave et retournons vers le bus. Mais le film se poursuit … Une voiture arrive sur le parking, un Monsieur en descend, ouvre son coffre et demande à des élèves de récupérer des cartons …
Mais c’est Sébastien, Sébastien Foulquier, bac pro 2003, qui nous livre quelques bons jus de raisins et jus de pommes de son exploitation ! En effet avec sa compagne Aurélie (société les fruits d’Auré ) en plus d’être vignerons coopérateurs à la cave de Cabrières, ils produisent divers jus, confitures, figues confites, huile d’olive, … que nous retrouvons à la boutique du lycée. « Moi aussi pour mes stages je suis parti en Bourgogne, à Meloisey au domaine Mazilly, super stage avec des Meursault, Pommard, Beaune et Gevrey-Chambertin …. Je me suis installé progressivement, quelques hectares du grand-père (mon père n’est pas viticulteur), un travail de salarié viticole à coté de ma petite exploitation, la DJA pour mon installation et maintenant avec Aurélie nous travaillons sur une vingtaine d’hectares ». Merci Séb.
Mais nous n’avons pas vu le temps passé, alors récapitulons : histoire, géographie, écologie, géologie, agronomie, viticulture, œnologie, économie, commercialisation, communication, … 3ans de cours en 3 heures, … allez Thierry « ça va sonner », alors retour vers le futur …